
Tour d'Espagne: la 16e étape écourtée à cause de nouvelles manifestations propalestiennes, Bernal s'impose

La 16e étape du Tour d'Espagne cycliste, perturbé quotidiennement par des manifestations propalestiniennes visant l'équipe Israel-Premier Tech, a été à nouveau écourtée mardi, renforçant encore l'incertitude sur la suite de la course.
En cours d'étape, les organisateurs ont annoncé qu'elle serait arrêtée à 8 km de l'arrivée initiale "en raison de manifestations qui bloquent la fin de la course". Le Colombien Egan Bernal a franchi le premier la nouvelle ligne d'arrivée et été déclaré vainqueur.
Sur des images circulant sur les réseaux sociaux et diffusées à la télévision, des dizaines de personnes avec des drapeaux palestiniens, encerclées par les forces de l'ordre, bloquaient la route menant à l'arrivée à Mos-Castro de Herville (Galice), en scandant "Palestine vaincra".
La Vuelta, l'une des courses majeures du cyclisme professionnel, est perturbée quotidiennement par des manifestations propalestiniennes visant en particulier la formation Israel-Premier Tech, dans le contexte de la guerre à Gaza.
La semaine passée, la 11e étape qui devait arriver à Bilbao, au Pays basque, avait également été écourtée pour les mêmes raisons, et des incidents ne cessent d'émailler la course, en dépit de mesures de sécurité renforcées.
Contrairement à celle de Bilbao, l'étape du jour a désigné un vainqueur: le revenant Egan Bernal, qui avait frôlé la mort en 2022 dans un accident de la route, s'est imposé devant l'Espagnol Mikel Landa.
C'est la première victoire sur un Grand Tour depuis 2021 pour le coureur de l'équipe Ineos, vainqueur du Tour de France 2019.
Les deux hommes faisaient partie d'une échappée de 17 coureurs, dont cinq Français (Clément Braz Afonso, Brieuc Rolland, Rudy Molard, Louis Rouland et Victor Guernalec), partie très tôt dans l'après-midi et que le peloton a laissé filer.
- Une fin dès samedi? -
Le peloton, qui s'était réduit drastiquement dans les pentes de l'Alto de Prado (8.9% de moyenne avec des rampes à près de 20%) sous l'impulsion de l'équipe Bahrain-Victorious, a terminé avec 5 minutes et 52 secondes de retard sur les deux hommes de tête.
Le classement général, toujours dominé par le Danois Jonas Vingegaard, devant le Portugais Joao Almeida, n'a pas été bouleversé, sauf pour l'Autrichien Felix Gall, qui a perdu près d'une minute sur les leaders et cède sa cinquième place à l'Italien Giulio Pelizzarri.
Le nouvel incident lié au contexte géopolitique pose de nouveau la question de la bonne tenue de la course jusqu'à l'arrivée dimanche à Madrid, dans un pays où la cause palestinienne est très populaire.
Selon la presse espagnole, les organisateurs étudiaient déjà, avant cette 16e étape, l'option de terminer la course dès samedi, afin d'éviter des manifestations d'ampleur dans la capitale. Des informations démenties lundi l'AFP par l'organisation de la Vuelta interrogée par l'AFP.
Israel PT avait décidé samedi, avant le départ de la 14e étape, de changer de maillot en retirant toute mention du pays, "pour privilégier la sécurité" de ses coureurs et de "l'ensemble du peloton". Mais cette mesure n'a pas suffi à apaiser la situation.
En dépit de plusieurs appels à se retirer de la course, l'équipe créée par le milliardaire israélo-canadien Sylvan Adams, qui ne compte qu'un seul coureur de nationalité israélienne, a maintenu qu'elle irait bien jusqu'à Madrid, dimanche prochain.
S.Hall--SFF