
Cyclisme: Dorian Godon déjoue la chaleur et la FDJ

Sous une chaleur écrasante, Dorian Godon (Décathlon-AG2R) a su déjouer la domination de l'équipe Groupama-FDJ pour remporter au sprint le championnat de France de cyclisme sur route, dimanche aux Herbiers (dimanche).
"J'ai fait vraiment la course parfaite et l'équipe a fait la course parfaite pour moi, donc je suis juste hyper content", a glissé le champion après la course.
Sur le circuit vendéen assez varié et technique par endroits, qui s'achevait par l'ascension du Mont des Alouettes avec une pente de 4,7% sur 1,9 km, les coureurs -- 148 au départ, 53 à l'arrivée -- ont offert un spectacle de tous les instants.
La chaleur -- 50 degrés Celsius au sol et 37 degrés dans l'air --, qui avait amené les organisateurs à réduire de 14 à 13 le nombre de tours du circuit, a semblé attiser leurs velléités.
- Groupama-FDJ avait les cartes en main -
"On avait fait un protocole. Comme chaque équipe, il y avait plusieurs assistants, certains avec de l'eau, certains avec de la glace, certains avec de la boisson énergétique. Pour moi, tout a été très bien géré", a même jugé Kevin Vauquelin (Arkéa-B&B Hotels), troisième.
Il a tout de même fallu attendre le dixième tour pour que se dessine l'attaque gagnante avec un groupe de 19 hommes où figuraient tous les favoris.
Avec neuf coureurs aux avants-postes, Groupama-FDJ semblait avoir toutes les cartes en main pour l'emporter, laissant même parfois à des coureurs isolés comme Vauquelin le soin de faire les efforts pour contrôler les attaques.
A une vingtaine de kilomètres de l'arrivée, c'est pourtant le tenant du titre, Paul Lapeira (Décathlon-AG2R) qui a pris un peu d'air en tête de la course.
Mais cela a viré au baroud d'honneur, son avance n'a jamais dépassé les 20 secondes et il a été repris à moins de 2 km de la ligne.
Louis Barré (Intermaché-Wanty) a alors lancé une dernière banderille dans la foulée pour tenter d'éviter une arrivée au sprint, en vain.
Magnifiquement emmené par son coéquipier Nicolas Prodhomme, Godon, tout en puissance, a jailli pour devancer Romain Grégoire (Groupama-FDJ) et Vauquelin, qui avait déjà fini deuxième du contre-la-montre jeudi.
- "Rien ne pouvait m'arriver" -
"Je fais beaucoup de travail pour l'équipe, dans le collectif. Je n'ai pas tout le temps ma chance, mais quand j'ai ma chance, je mets la balle au fond (...) et quand j'ai été lancé par Paul (Seixas) et Nico (Prodhomme), je savais que rien ne pouvait m'arriver", a raconté le nouveau champion de France.
Du côté de ses adversaires, c'était forcément plus difficile à avaler après 215 km d'efforts en pleine canicule.
"Au Championnat, il n'y a que la victoire qui compte, que le maillot. Donc aujourd'hui, j'ai tout simplement perdu", a regretté Romain Grégoire.
"On était en surnombre, mais c'était un peu compliqué d'en profiter, parce qu'on n'avait pas forcément d'endroit pour faire la différence. On avait tous les coureurs rapides sur le porte-bagages", a-t-il souligné, reconnaissant tout de même être "tombé sur un Dorian Godon ultra-fort et au-dessus dans le sprint".
"Je n'ai peut-être pas suffisamment cru en moi. C'est peut-être là mon regret", a déploré aussi Vauquelin.
"Je ne dis pas que j'aurais gagné", a-t-il toutefois ajouté, Godon "est un des meilleurs mondiaux sur un type d'effort comme ça".
M.Powell--SFF