
Cyclisme: Vauquelin veut sa revanche

Battu pour trois secondes l'an dernier, Kevin Vauquelin veut sa revanche et décrocher, fort de son excellent Tour de Suisse, son premier titre de champion de France du contre-la-montre jeudi aux Herbiers, en Vendée.
L'image est restée. Celle d'une désolation totale. Le 20 juin 2024 à Saint-Martin-de-Landelles, Kevin Vauquelin, déterminé à briller sur ses terres normandes, est assis depuis de longues minutes dans le fauteuil de leader lorsque déboule à toute vitesse Bruno Armirail. Devant son écran, Vauquelin regarde les secondes s'égrainer. Soudain, il bondit de son siège, se prend la tête entre les mains et s'effondre à la vue d'Armirail qui coupe la ligne avec trois secondes d'avance sur son propre chrono.
"Ca reste peut-être la plus grosse déception de ma carrière, situe le coureur d'Arkéa-B&B Hotels. J'avais vraiment fait de ces Championnats de France un objectif. C'était proche de la maison, en Normandie. Ces trois secondes me restent clairement en travers de la gorge."
Depuis, l'ancien pistard a bien grandi. Vainqueur d'étape sur le dernier Tour de France à Bologne, sélectionné pour les JO de Paris, il a confirmé en 2025 avec sa victoire à l'Etoile de Bessèges, sa deuxième place à la Flèche Wallonne derrière Tadej Pogacar et sa deuxième place dimanche au classement général du Tour de Suisse où il aura impressionné tout au long de la semaine.
Trois jours plus tard, le coureur de Bayeux, 24 ans, plane encore un peu. "Je n'ai pas du tout eu le temps de redescendre. Je suis arrivé chez moi lundi à 14h00 et je suis reparti mardi à 8h00. C'est assez intense. Mais je pense que le Tour de Suisse a été une bonne préparation."
- Être en bleu-blanc-rouge sur le Tour -
Sa performance inattendue en Suisse, où il voulait d'abord se préparer pour les "France", conforte sa position de favori du chrono sur un parcours de 26,5 km qu'il estime "à (s)on avantage".
"Je suis le coureur français qui a eu le plus de visibilité cette semaine et j'aurai donc une pancarte un peu plus grande", dit-il, prêt à assumer son statut, y compris sur le plan médiatique.
"J'ai réussi à prendre en maturité là-dessus. Au Tour de France et aux Jeux Olympiques, c'était vraiment une grosse lessiveuse et j'avais eu du mal à m'en sortir. Mais aujourd'hui je suis plus serein, beaucoup moins sur les réseaux sociaux aussi, ça me permet de me créer ma petite carapace."
Il sent que le regard des autres a changé. "J'ai pris l'avion mardi matin avec Bruno (Armirail) et on s'est dit qu'on avait tous un peu peur les uns des autres. On se regarde, c'est normal. Et je pense, oui, que le regard de mes adversaires a un peu évolué".
Outre Armirail, le champion en titre, il cite parmi ses principaux rivaux Rémi Cavagna, son coéquipier Thibault Guernalec et la jeune pépite Paul Seixas.
Au-delà du chrono, Vauquelin lorgne aussi sur la course en ligne dimanche – "ça fait partie de l'objectif, je n'ai pas envie de choisir". Le but étant de porter le maillot bleu-blanc-rouge sur le Tour de France (5-27 juillet).
"C'est quelque chose qui peut être très fort, dit-il. Le Tour passe chez moi, là où je suis né, là où habitent mes parents. Bien sûr que j'aurai une grande ambition de gagner l'étape de Bayeux à Vire, celle de Rouen, le contre-la-montre à Caen. Et courir ces étapes avec le maillot de champion de France sur les épaules. C'est l'année qu'il faut pour le faire."
C.Lewis--SFF