
Tour d'Italie: vainqueur du Giro, Simon Yates donne rendez-vous à Pogacar

Vainqueur de son premier Tour d'Italie dimanche à Rome, Simon Yates remet l'équipe Visma-Lease a bike au centre du jeu à un mois du Tour de France où le Britannique servira de lieutenant de luxe à Jonas Vingegaard.
Vingt-quatre heures après avoir renversé le Giro dans le colle delle Finestre, Yates a validé son triomphe lors de la 21e et dernière étape remportée au sprint par son coéquipier néerlandais Olav Kooij.
"On aurait pu rêver meilleur week-end", a résumé celui-ci.
Tout habillé de rose, Yates, 32 ans, a pu savourer son succès sous un soleil radieux après avoir serré la main et reçu la bénédiction du pape Léon XIV lors de la traversée du Vatican en début d'étape.
Au classement général final, le natif de Bury, près de Manchester, s'impose avec une avance conséquente de 3 min 56 sec sur le Mexicain Isaac del Toro, la révélation de ce Giro, et 4 min 43 sec sur l'Equatorien Richard Carapaz.
Il a fait la différence samedi dans une étape de montagne qui restera dans les annales et où il a repris plus de cinq minutes sur Del Toro et Carapaz qui se sont sabordés en refusant de collaborer.
- Un Giro passionnant -
Yates remporte un Giro haut en couleurs et passionnant, marqué par les abandons théâtraux des deux principaux favoris au départ, Primoz Roglic et Juan Ayuso, l'émergence du jeune Del Toro, qui a porté le maillot rose de leader pendant onze étapes et a tout pour devenir la prochaine grande star du cyclisme, ainsi que la fougue de Carapaz et du Colombien Egan Bernal (7e).
La double absence de Tadej Pogacar, vainqueur sortant, et Jonas Vingegaard a donné lieu à une course très ouverte et indécise jusqu'au bout.
Samedi, Simon Yates n'a pas arrêté de pleurer, à l'arrivée, pendant le protocole et en conférence de presse au moment de décrire cette deuxième victoire dans un grand Tour, sept ans après son succès dans la Vuelta.
Car entre ces deux triomphes, il a connu beaucoup de bas, entre blessures, chutes et maladies qui l'ont peu à peu effacé du paysage des vainqueurs potentiels de ces grandes courses de trois semaines.
"J'ai investi une grande partie de ma carrière et même de ma vie à gagner le Giro, a-t-il dit. Mais j'ai connu beaucoup de coups d'arrêt qui ont été difficiles à digérer. Alors oui, c'est un énorme soulagement d'y être arrivé enfin."
Sa renaissance valide aussi son passage cet hiver dans l'armada Visma-Lease a bike après dix ans dans la même équipe australienne qui s'appelle aujourd'hui Jayco-AlUla. Découvrant un univers encore plus professionnel, il a réussi à se relancer pour mettre enfin toutes les chances de son côté.
- Retour sur investissement -
Pour la formation néerlandaise, c'est un excellent retour sur investissement après une année vierge de victoires dans les grands Tours.
En 2023, Visma avait gagné les trois - le Giro pour Roglic, le Tour de France pour Vingegaard et la Vuelta avec Sepp Kuss - avant de voir la Slovénie truster la saison 2024 avec les victoires de Pogacar dans le Giro et le Tour de France ainsi que celle de Roglic, passé chez Red Bull Bora, dans le Tour d'Espagne.
Le succès de Yates intervient à un mois du Tour de France (5-27 juillet) où le Britannique se rangera au service de Vingegaard.
Cela donnera lieu à un match dans le match assez incroyable puisque son frère jumeau Adam occupera exactement la même fonction de dernier relais en montagne pour Tadej Pogacar au sein de l'équipe UAE.
Visma pourra aussi compter sur Wout Van Aert, vainqueur de l'étape des Strade Bianche il y a deux semaines sur le Giro et qui a encore été incroyable de dévouement samedi dans un rôle de super équipier.
Pendant que Yates et Van Aert vont prendre un peu de repos, les grands chefs seront de sortie dès dimanche prochain pour un Critérium du Dauphiné au plateau exceptionnel avec les participations de Pogacar, Vingegaard et Remco Evenepoel.
E.Jones--SFF