
Tour d'Italie: Pedersen en rose, Landa déjà chat noir

Mads Pedersen s'est paré de rose vendredi à Tirana en décrochant la première étape du Tour d'Italie que Mikel Landa a déjà dû abandonner après une lourde chute.
On avait quitté Pedersen sur une campagne de classiques remarquable, marquée par son cavalier seul à Gand-Wevelgem et ses podiums à Paris-Roubaix et au Tour des Flandres. On a retrouvé le Danois en pleine santé en Albanie pour ce premier grand départ du Giro des Balkans.
Considéré comme l'un des principaux favoris de l'étape, comprenant trois ascensions, le champion du monde 2019 a tenu son rang pour battre au sprint un autre grand animateur du printemps, Wout Van Aert.
Encore placé mais une nouvelle fois battu, le Belge n'a plus gagné depuis ses trois victoires d'étape sur le Tour d'Espagne en août dernier.
"Une course n'est jamais gagnée d'avance. La concurrence est tellement forte et ici tout le monde est en grande forme. Alors gagner, c'est vraiment énorme", a savouré le coureur de Lidl-Trek en conférence de presse, maillot rose sur le dos.
"Ce maillot représente tellement dans l'histoire du cyclisme. C'est la cerise sur le gâteau. Quand j'étais petit, je ne regardais pas les courses à la télévision. J'avais beaucoup trop d'énergie pour ça et je préférais être dehors sur mon vélo. Revêtir pour la première fois un maillot de leader dans un grand Tour, c'est fantastique", a ajouté le bison danois.
- Van Aert: "mieux que je ne l'espérais" -
C'est sa deuxième victoire dans le Giro après celle de 2023. Il s'est déjà imposé sur les trois grands Tours mais sera privé du Tour de France cet été puisque son équipe Lidl-Trek lui a préféré Jonathan Milan - "je le sais depuis janvier, c'est comme ça, je me suis préparé pour faire le Giro et la Vuelta cette année", a-t-il dit.
Vendredi, il a concrétisé l'énorme travail de ses coéquipiers qui, à l'image de Giulio Ciccone, ont mis le peloton au supplice dans la double ascension de la côte de Surrel.
Le forcing de la formation américaine a éliminé tous les purs sprinteurs mais aussi des coureurs cités parmi les outsiders pour le général comme Thymen Arensman (Ineos) et Derek Gee (Israel PT).
Après la dernière ascension, il restait douze kilomètres à parcourir, essentiellement en descente, et celle-ci a été fatale à Mikel Landa, troisième du Giro en 2015 et 2022, forcé à l'abandon après une lourde chute dans un virage à gauche.
Se tordant de douleur, le Basque a été pris en charge par l'équipe médicale qui lui a posé une minerve avant de l'évacuer sur une civière.
Sur la ligne, Pedersen a battu Wout Van Aert, qui doit une nouvelle fois se contenter d'une place d'honneur. Mais le Belge, qui a reculé lui aussi dans la dernière ascension avant de revenir au courage, a dit se contenter de cet énième podium.
"Pendant l'étape je ne me sentais pas terrible. Mais je voulais essayer car il y a seulement quelques opportunités de prendre le maillot rose. C'est dommage de finir deuxième mais c'est mieux que je ne l'espérais", a souligné le coureur de Visma qui était malade ces dernières semaines.
Il aura une deuxième occasion de prendre le maillot rose dès samedi lors du contre-la-montre de 13,7 km dans les rues Tirana qui constitue déjà un rendez-vous important pour les candidats au classement général comme Primoz Roglic et Juan Ayuso.
L'Albanie va aussi accueillir la troisième étape dimanche avant que le peloton ne rallie l'Italie le lendemain lors de la première journée de repos.
Mais ce sera sans Mikel Landa, qui passait des examens médiaux vendredi soir dans un hôpital de Tirana.
C.Williams--SFF