
Trump approuve le rapprochement entre U.S. Steel et Nippon Steel

Longtemps retardé, le rapprochement entre les géants de la sidérurgie U.S. Steel et Nippon Steel a finalement reçu l'assentiment de Donald Trump, via l'annonce d'un "partenariat" entre le groupe américain et son concurrent japonais qui cherche à l'acheter depuis des mois
L'accord, dont il n'a pas précisé les contours exacts, permettra à "U.S. Steel de rester américain et de conserver son siège dans la grande ville de Pittsburgh", en Pennsylvanie (est), a annoncé le président américain.
"C'est le plus important investissement réalisé dans l'histoire" de cet Etat, s'est-il félicité dans un message sur son réseau Truth Social, concluant ainsi un long feuilleton industriel.
Dans des communiqués séparés, les deux groupes ont rendu hommage au président américain, sans non plus clarifier le contenu de l'accord.
Nippon Steel a applaudi "l'action audacieuse du président Trump en approuvant notre partenariat avec U.S. Steel".
"Nous partageons l'engagement du gouvernement à protéger les travailleurs, l'industrie et la sécurité nationale des Etats-Unis", a affirmé le groupe japonais dans un communiqué.
De son côté, U.S. Steel a assuré "grandement apprécier la capacité de direction et l'attention personnelle du président Trump pour l'avenir de milliers de métallos et de notre entreprise symbolique".
Le titre du géant américain de la sidérurgie U.S. Steel s'est envolé vendredi dans la foulée du message posté par le président américain, l'action U.S. Steel bondissant de 21,61%, à 52,17 dollars.
Quelques minutes avant la clôture de la Bourse de New York, M. Trump a posté sur son compte Truth Social que les deux groupes étaient parvenus à "un accord pour un partenariat planifié, qui ajoutera 70.000 emplois et 14 milliards de dollars dans l'économie américaine. L'essentiel de cet investissement sera réalisé dans les 14 prochains mois".
- Feuilleton à rebondissements -
Donald Trump avait lancé début avril un processus de réexamen du projet de rachat de U.S. Steel par son concurrent japonais, que son prédécesseur Joe Biden avait bloqué.
Les deux groupes industriels avaient annoncé en décembre 2023 le projet d'acquisition à 14,9 milliards de dollars (dette comprise) de U.S. Steel par Nippon Steel.
Mais la Commission des investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS), chargée d'évaluer les conséquences sur la sécurité nationale de rachats d'entreprises américaines par des groupes étrangers, n'était pas parvenue à un consensus sur l'opération.
Le président Joe Biden l'avait finalement bloqué quelques semaines avant son départ de la Maison Blanche en janvier, arguant de questions de sécurité.
Durant sa campagne présidentielle, M. Trump avait également jugé que U.S. Steel devait rester sous pavillon américain.
Le syndicat USW, qui représente les salariés de la métallurgie, avait exprimé jeudi ses inquiétudes, après la publication d'un nouveau rapport du CFIUS avec des recommandations à destination de Donald Trump.
"Autoriser la vente de U.S. Steel sera un véritable désastre pour les métallos américains, notre sécurité nationale et l'avenir de l'industrie américaine", a ainsi déclaré le président de l'USW, David McCall, dans un communiqué.
"Il est juste absurde de penser que nous puissions un jour perdre confiance dans une de nos industries les plus vitales en faveur d'une entreprise dont les pratiques commerciales déloyales se poursuivent encore", a-t-il ajouté.
Interrogé par l'AFP, l'USW a assuré vendredi ne pas "se perdre en spéculation sur l'impact de l'annonce d'aujourd'hui sans de plus amples informations".
"Notre inquiétude concerne toujours le fait que Nippon Steel, une entreprise étrangère avec un passif en terme de violation de nos lois commerciales, puisse réduire encore nos capacités métallurgiques et faire courir un risque à des milliers d'emplois", a souligné le président du syndicat.
W.Carter--SFF