Wall Street pas convaincue par l'emploi américain
La Bourse de New York évolue sans enthousiasme mardi, digérant la publication très attendue du rapport sur l'emploi américain, décalée en raison de la paralysie budgétaire qui a touché les Etats-Unis au début de l'automne.
Vers 15H00 GMT, le Dow Jones reculait de 0,13%, l'indice Nasdaq avançait de 0,27% et l'indice élargi S&P 500 était quasi-stable (-0,01%).
Selon le département du Travail, le taux de chômage en novembre était de 4,6%, au plus haut depuis quatre ans. 64.000 créations d'emplois ont été relevées le mois dernier, soit mieux que ce qu'attendaient les analystes.
"Le marché tente de déterminer comment interpréter ce rapport, car il existe de nombreuses données contradictoires, beaucoup d'informations à assimiler", commente auprès de l'AFP Steve Sosnick, d'Interactive Brokers.
Selon lui, "le problème avec ces chiffres, dans une certaine mesure, c'est qu'ils ne sont pas bons, mais pas assez mauvais pour inciter la Réserve fédérale (Fed) à agir rapidement".
"La situation est donc difficile actuellement" pour les marchés, assure l'analyste.
Les trois baisses (d'affilée) de taux en 2025 ont été décidées par la banque centrale pour redonner un peu d'air à un marché du travail atone.
Mais les investisseurs n'anticipent pas de nouvelle baisse de taux lors de la réunion de janvier, selon l'outil de veille CME FedWatch.
Lors de sa conférence de presse mercredi, le président de la Fed Jerome Powell "a déclaré que le chiffre du chômage serait le plus difficile à appréhender" en raison des difficultés de collecte provoquées par l'arrêt partiel des activités de l'Etat fédéral pendant tout le mois d'octobre et au début du mois de novembre, ajoute Steve Sosnick.
Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt américain à dix ans était pratiquement stable à 4,18% contre 4,17% à la clôture la veille.
Autre indicateur publié avant l'ouverture mardi, les ventes au détail sont restées stables au mois d'octobre (+0%), alors que les marchés anticipaient une légère hausse (+0,1%).
Côté entreprises, le groupe pharmaceutique américain Pfizer (-3,12% à 25,63 dollars) souffrait de ses prévisions pour 2026, son chiffre d'affaires devant être amputé par le reflux du Covid-19 et des pertes d'exclusivité sur certains traitements.
Le constructeur automobile américain Ford (+1,73% à 13,88 dollars) profitait de l'annonce d'une réduction de sa stratégie d'électrification pour se concentrer sur les motorisations hybrides et à essence, une décision qui va occasionner des provisions et coûts supplémentaires de 19,5 milliards de dollars.
Les investissements déjà réalisés dans l'électrique devraient permettre le lancement d'une offre de batteries de stockage portables pour l'industrie hors automobile, les centres de données notamment, mais aussi les particuliers.
La plateforme de paiement en ligne PayPal (+1,66% à 61,75 dollars) était recherchée après avoir annoncé qu'elle voulait lancer sa propre banque pour proposer des prêts à destination des petites entreprises.
N.Wilson--SFF