
Booba sera jugé à Paris pour injures racistes et cyberharcèlement

Le rappeur Booba, déjà aux prises avec la justice dans un dossier de cyberharcèlement, sera jugé prochainement à Paris pour injures discriminatoires envers une journaliste et un essayiste, et pour cyberharcèlement, a indiqué le parquet de Paris jeudi, sollicité par l'AFP.
Le ministère public a précisé que le rappeur, Elie Yaffa de son vrai nom, a été présenté mardi à un magistrat du parquet qui lui a remis une convocation à une audience au tribunal de Paris le 3 décembre pour injures publiques à caractère discriminatoire concernant une journaliste, Linh-Lan Dao, et l'essayiste Tristan Mendès France, mais aussi pour cyberharcèlement aggravé concernant la première.
D'ici là, il est placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'entrer en relation avec les victimes et doit payer une caution.
"C'est une chambre spécialisée en droit de la presse qui va connaître de cette affaire. Booba est parfaitement serein et réserve ses explications au tribunal", ont réagi ses avocats, Me Marie Roumiantseva et Gilles Vercken.
Il n'était pas possible de savoir dans l'immédiat si l'audience du 3 décembre serait procédurale ou permettrait que le prévenu soit effectivement jugé pour ces faits.
Concernant la journaliste, Booba doit être jugé principalement pour cyberharcèlement aggravé et injures publiques discriminatoires pour des propos publiés sur X en janvier 2024, faisant référence à ses origines.
Ilana Soskin, l'avocate de Linh-Lan Dao, a indiqué à l'AFP que sa cliente se constituerait partie civile à l'audience. "Le harcèlement qu'elle a subi et les injures à raison de son origine qui ont été proférées par Booba, suivies et relayées par des centaines d'internautes, ne peuvent rester impunis", a-t-elle déclaré.
S'agissant de l'essayiste Tristan Mendès France, spécialiste des cultures numériques à l'université Paris-Cité, Booba devra répondre de messages sur X de janvier 2024 dans lesquels il avait écrit à son sujet "Il est nez avant la honte", des propos étant accompagnés d’une photographie de la victime accolée à une autre du tueur en série Francis Heaulme, ou encore d'avoir écrit "nezfaste".
Sollicité par l'AFP, M. Mendès France a précisé ne pas être à l'origine de la procédure, ni avoir l'intention de se porter partie civile dans ce dossier.
"Avec son empreinte sur X, ses messages ont déclenché un flot spectaculaire de commentaires antisémites", a-t-il précisé.
"Il faut avoir une culture historique lamentable pour ne pas se rappeler des attaques antisémites contre le nom Mendès France et particulièrement Pierre Mendès France", président du Conseil sous la IVe République, "dont l'effigie avait été brandie lors de l'exposition pétainiste sur les Juifs", a-t-il ajouté.
Booba est par ailleurs mis en examen depuis octobre 2023 et sous contrôle judiciaire pour harcèlement moral en ligne aggravé contre l'ex-reine des influenceurs Magali Berdah.
Y.Harris--SFF