
Le Festival de Cannes ouvre avec De Niro et DiCaprio, entre Gaza et l'Ukraine

Avec son cortège de stars, à commencer par Robert De Niro et Leonardo DiCaprio, le Festival de Cannes ouvre mardi dans un monde déchiré par les conflits, de l'Ukraine à Gaza, au cœur d'une tribune signée par des centaines de personnalités du cinéma.
A 19H15 (17H15 GMT), la cérémonie d'ouverture sera marquée par la remise d'une Palme d'or d'honneur, pour l'ensemble de sa carrière, à l'acteur de "Taxi Driver", âgé de 81 ans. C'est Leonardo DiCaprio, complice de De Niro à l'écran dans le dernier film de Martin Scorsese, "Killers of the Flower Moon", qui lui remettra cette distinction.
Le discours de De Niro, opposant déclaré à Donald Trump, sera écouté avec attention par un monde du cinéma inquiet de la montée des régimes autoritaires et de la menace du président américain d'imposer une taxe de 100% sur les films étrangers.
Elle cédera ensuite la place à l'écran à une autre chanteuse française, Juliette Armanet. L'interprète du "Dernier jour du disco" est la vedette du film d'ouverture, "Partir un jour", un premier long-métrage signé Amélie Bonnin qui sort en même temps en salles en France.
Jamais encore un premier long-métrage n'avait lancé l'événement. Et "c'est la troisième fois seulement, après Diane Kurys et Maïwenn, qu'une réalisatrice ouvre le Festival de Cannes. C'est une comédie musicale et un film très très réussi", a souligné le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, devant la presse lundi.
- Tribune pour Gaza -
Hors écran, près de 400 cinéastes, dont le réalisateur espagnol Pedro Almodovar ou les acteurs américains Susan Sarandon et Richard Gere, ont signé une tribune de soutien à Gaza dans le quotidien français Libération mardi: "Nous artistes et acteur.ice.s de la culture, nous ne pouvons rester silencieux.se.s tandis qu'un génocide est en cours à Gaza", clament-ils.
Un texte symbolique à quelques heures de la soirée d'ouverture du plus grand festival de cinéma du monde.
La tribune, qui n'est pas inédite pour le milieu depuis octobre 2023, rend également hommage à la photojournaliste palestinienne Fatima Hassouna, tuée dans un bombardement israélien mi-avril et protagoniste d'un documentaire programmé dans une section parallèle.
"A quoi servent nos métiers si ce n'est à tirer des leçons de l'Histoire, des films engagés, si nous ne sommes pas présent.e.s pour protéger les voix opprimées?", demandent les signataires de cet appel, dont également la réalisatrice française Justine Triet et l'acteur britannique Ralph Fiennes.
Selon l'un des collectifs à l'origine de la tribune, sollicité par l'AFP, la présidente du jury cannois, l'actrice Juliette Binoche, qui a déjà ces derniers mois pris position contre la guerre à Gaza, faisait initialement partie des signataires. Mais son nom n'y figurait pas mardi matin.
- Depardieu condamné -
C'est à une autre guerre, celle menée par la Russie en Ukraine, que le Festival a consacré sa journée d'ouverture, avec la projection de trois documentaires, dont "Notre Guerre" de l'intellectuel français Bernard-Henri Lévy.
Un autre événement - extérieur - pourrait également créer des remous mardi : la cérémonie d'ouverture de cette 78e édition se tiendra quelques heures après la condamnation de Gérard Depardieu à 18 mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles lors d'un tournage. L'acteur a l'intention de faire appel.
De films en tapis rouges, Cannes, fort du succès de ses longs-métrages l'an dernier aux Oscars, fera une large place au glamour et attirera des nuées de stars : de Tom Cruise à Nicole Kidman et Denzel Washington, en passant par Jennifer Lawrence ou Robert Pattinson.
Juliette Binoche et les membres de son jury, dont les acteurs Jeremy Strong et Halle Berry ou la romancière Leïla Slimani, devront attribuer, le 24 mai, la Palme d'or à l'un des 22 films en compétition.
T.Rivera--SFF