
La Tanzanie bloque X après le piratage d'un compte de sa police

Le réseau social X était bloqué mercredi en Tanzanie, a constaté le groupe de surveillance Internet NetBlocks, au lendemain du piratage d'un compte de la police sur lequel avait été faussement annoncée la mort de la présidente et où des vidéos pornographiques avaient été diffusées.
La fermeture de X intervient dans un contexte de répression politique de la part de l'exécutif tanzanien, accusé par l'opposition et les ONG de défense des droits humains de retomber dans les pratiques autoritaires du précédent président John Magufuli (2015-2021).
Lundi, le défenseur des droits de l'Homme kényan Boniface Mwangi et la journaliste ougandaise Agather Atuhaire, venus assister à une comparution du chef de l'opposition Tundu Lissu, ont disparu en Tanzanie après que la présidente Samia Suluhu Hassan a demandé aux forces de sécurité locales d'interdire l'accès au pays aux "activistes" étrangers qui tentent de "s'ingérer dans nos affaires".
Mercredi, les Tanzaniens ne pouvaient accéder à X qu'en utilisant un réseau privé virtuel (VPN), a constaté un correspondant de l'AFP.
"Les métriques en temps réel montrent que X (anciennement Twitter) est devenu inaccessible sur les principaux fournisseurs d'Internet en #Tanzanie", a annoncé NetBlocks dans un communiqué tard mardi.
"L'incident survient alors qu'un compte de police compromis publie des affirmations selon lesquelles le président est décédé, provoquant la colère de la direction du pays", a poursuivi ce groupe de surveillance en ligne.
Le ministre tanzanien de l'Information, des Communications et de la Technologie, Jerry William Silaa, a confirmé le piratage au parlement, ajoutant que le compte YouTube de l'autorité fiscale du pays avait également été infiltré. La mort de la présidente Hassan y avait également été faussement annoncée.
"La raison pour laquelle ces comptes ont été compromis est que leurs protocoles de sécurité n'étaient pas suffisamment robustes. Ces comptes ont depuis été restaurés", a déclaré le ministre Silaa.
La police a déclaré qu'elle recherchait "les criminels" qui ont "créé et distribué" des "informations trompeuses et contraires à l'éthique", appelant les Tanzaniens à ne pas les partager.
G.Miller--SFF